Choisir le bon type de logo
Guide de création I
La création d’un logo est un exercice plus difficile qu’il n’y paraît : il demande un important travail de simplification, voire d’abstraction. Tâche ardue car on a tous tendance à chercher la perfection, et donc les complications… Retenez bien que seule la simplicité est mémorisable.
Réussir un logo passe donc par un long processus créatif qui comporte plusieurs étapes distinctes. Voici donc, pour vous y aider, un guide de création de logos basé sur mes expériences propres en tant que designer et directrice artistique.
Ce 1er chapitre se propose de décrire les grands types de logo existants. Choisir une famille de logos peut déjà aider le créatif, en ce sens qu’il aura moins de pistes à explorer et donc moins de risques de s’écarter du droit chemin !
Sommaire
- 1 La famille des logos typographiques (wordmark logo)
- 2 Wordmark logos à typographie modifiée
- 3 Les logos initiales ou monogrammes (lettermark logo)
- 4 Les logos “symboles” (symbol logo)
- 5 Les logos “combinés”(combination logo)
- 6 Les logos mascottes (mascot logos)
- 7 Dernier type de logo : les emblèmes (emblem logo)
La famille des logos typographiques (wordmark logo)
Les wordmark logos sont composés uniquement du nom de la marque, sans artifice majeur. Certains éléments peuvent être graphiques (soulignement, encadrement), mais la partie typographique reste largement dominante.
Vous pouvez opter pour ce type de logos si :
- Le nom ou la marque sont compliqués ou non simplifiables : ajouter des éléments graphiques risqueraient alors d’alourdir l’ensemble.
- Le nom est novateur et original, il peut alors se suffire à lui-même.
- Le secteur d’activité ou le concept peut être difficile à symboliser.
- Vous souhaitez que le logo reste intemporel (exemple : Canon, Sony)
- Votre client souhaite communiquer à l’international, le logo wordmark sera alors le meilleur ambassadeur, il évitera le risque d’interprétation, dû à des codes culturels très changeants d’un pays à l’autre.
- Le client souhaite un vrai travail typographique, auquel cas un wordmark logo bien travaillé sera plus puissant qu’un logo souffrant de la cohabitation avec un pictogramme.
A contrario, évitez cette famille si le nom de votre société est trop peu évocateur ou trop classique : un logo wordmark aurait alors du mal à marquer les esprits.
Notez également qu’utiliser une typo déjà existante sans aucune modification est très piégeux pour le graphiste. Le client pourrait avoir l’impression que le logo a été bâclé, et que « sa secrétaire aurait pu en faire autant ».
Dans ce cas très précis, mieux vaut recourir aux compétences d’un typographe pour inventer une police d’écriture spécifique. De nombreuses grandes marques, comme Dior, ont fait ce choix pour s’assurer l’exclusivité dans l’usage de la typographie. C’est cher, certes, mais l’investissement est rentabilisé dès lors que la marque souhaite une reconnaissance à l’international.
Wordmark logos à typographie modifiée
Ces Wordmark logos tirent leur originalité d’un travail graphique consistant à modifier / déformer une ou de plusieurs lettres de la police utilisée.
Dans la famille des wordmarks, les logos à typo modifiée sont plus faciles à argumenter : le client peut comprendre la démarche créative et mieux apprécier son résultat. Ces logos peuvent plus aisément raconter des histoires et porter des concepts forts. C’est le cas avec cet exemple historique :
Le logo de FEDEX peut sembler à 1re vue n’être qu’un logo wordmark avec 2 couleurs vitaminées. Il utilise en réalité ingénieusement l’espace négatif pour symboliser une flèche, cachée entre le E et le X.
Les logos initiales ou monogrammes (lettermark logo)
Ces logos sont basés sur les initiales du nom ou de la marque, très souvent complétées tout de même par le nom en toutes lettres.
Certains privilégiés, qui ont atteint la célébrité, peuvent se permettre d’afficher seules leurs initiales… Ce procédé est très prisé par le secteur de la mode : Coco Chanel, Yves St Laurent, Louis Vuitton…
Vous pourrez opter pour ce type de logo si :
- Le nom est long et gagne à être réduit à ses initiales.
- Votre logo ne doit pas prendre trop de place sur les supports.
- Les initiales seules sont facilement mémorisables.
Les logos “symboles” (symbol logo)
Dans cette catégorie, on retrouve les logos formés d’un symbole ou d’une icône. La forme peut être abstraite ou représentative d’une activité. Le meilleur exemple est celui de Nike : une virgule qui n’a pas besoin de texte pour être reconnue. Simple et donc efficace !
Vous pourrez opter pour ce type de logo si :
- Votre client souhaite poser le logo sur des produits de sa marque.
- Le nom de la marque est trop commun ou trop difficile à mémoriser.
Les symbol logos méritent aussi quelques mises en garde :
- Ils peuvent être difficiles à mettre en place, et poser des problèmes d’interprétation… La marque pourrait alors encourir un préjudice important.
- Ils ne sont pas vraiment adaptés aux petites entreprises, qui auront du mal à se faire reconnaître avec un symbole seul.
Les logos “combinés”(combination logo)
Cette famille de logos mêle les solutions précédentes. Le nom de la marque, ou son monogramme est accompagné d’un important travail graphique. Un nombre incalculable de logos se trouvent dans cette catégorie. Elle est vraiment la plus prisée.
C’est la solution idéale qui mêle reconnaissance visuelle (par le symbole) et identification (par le nom typographique).
Les logos mascottes (mascot logos)
Ce type de logos comporte principalement des mascottes ou des personnages dessinés, inspirés de l’univers de la BD et des animés. Ils sont souvent sympathiques, amusants, facétieux et concourent à humaniser fortement la communication. Ce sont des porte-parole puissants de la marque, ils en sont les premiers ambassadeurs.
Leur côté mignon leur donne bien sûr un avantage dans les secteurs liés aux jeux et aux enfants. Pour autant, l’alimentation ; les équipes de sport, les groupes de musique en font également un usage fréquent.
Dernier type de logo : les emblèmes (emblem logo)
Ils sont les héritiers directs de l’héraldique. Certains – et j‘en fais partie – considèrent le blason comme l’ancêtre du logo : il permettait en effet de distinguer chaque grande maison, chaque seigneurie, ville et abbaye.
Les logos emblèmes portent de fait des valeurs de tradition, de stabilité, de durabilité, de noblesse et de sérieux.
Ils conservent le plus souvent une forme ronde (sceaux des temps anciens) ou bien une forme écusson (blason).
Les secteurs qui le privilégient valorisent leurs racines historiques : on retrouve les villes, les maisons et producteurs dont la fondation est très ancienne (bière, vins et spiritueux), les équipes sportives, le domaine automobile.
J’ai aussi eu à travailler plusieurs fois avec des blasons, voyez cet exemple de relooking d’un logo emblème: le Manoir de Ponsay à Chantonnay et son magnifique lion héraldique.
A noter : le blason est tellement associé à l’histoire qu’il peut être compliqué de communiquer sur des valeurs de modernité, de changement, d’adaptation. Certaines marques ont donc fait le choix de transformer leur logo emblème d’origine en logo combiné : c’est le cas pour Peugeot, la ville de Paris ou plus près de chez nous, la commune de la Rabatelière en Vendée.
La suite de ce guide de conception de logo est en pleine réécriture. Le prochain article concerne la préparation du brief créatif, il vient tout juste d’être réactualisé :
Auditer les besoins du client en matière de logo
Si vous êtes infographiste débutant ou chargé de communication, et que vous n’êtes pas à l’aise avec le travail créatif de la conception de logos : allez voir du côté de notre formation finançable « Comment créer un logo ? ».